
Le 10 janvier 1929, il y aura bientôt 100 ans, Georges Remi, sous la signature de Hergé, publiait sa première planche dans « le Petit Vingtième », le supplément hebdomadaire du quotidien belge « Le Vingtième Siècle » des aventures d’un jeune reporter du journal (!) et de son petit chien, un fox terrier tout blanc. L’histoire s’intitulait « Tintin au Pays des Soviets ».
L’Abbé Norbert Wallez qui dirige le journal, a l’idée, très audacieuse pour l’époque, de lancer chaque jeudi un supplément pour la jeunesse qu’il baptise “Le Petit Vingtième”. Il en confie l’entière responsabilité à Hergé. Le premier numéro, composé de 4 pages sort le jeudi 1er novembre 1928.
Hergé ne dispose d’aucun moyen pour promouvoir et réaliser ce supplément. Il travaille dans un tout petit bureau, situé à l’entresol, près d’un escalier de service. Il n’a personne pour l’aider, ne dispose pas de budget et manque cruellement de temps.
Après avoir illustré pendant 10 semaines une histoire écrite par un rédacteur sportif, Hergé crée ce 10 janvier 1929, la première aventure de « Tintin et Milou » et les envoie, sur les conseils de l’abbé Wallez, au pays des Soviets. Ainsi sont nés « Tintin et Milou ». Il y en aura 24 autres en bandes dessinées. La 24ème restera inachevée.
Et au gré de leurs aventures, parcourant la planète sans prendre une ride, Tintin et Milou vont couvrir presque toute l’Histoire du XXe siècle, dans ses drames, ses espoirs, ses victoires et sa diversité, et en porter témoignage.
Chacune des histoires paraîtra d’abord dans un journal ou un magazine (le Petit vingtième, Cœurs Vaillants en France, le Soir-Jeunesse pendant la guerre et le journal de Tintin) avant d’être publiée en album et d’atteindre, assurément, une notoriété internationale.
« Mon seul rival international, c’est Tintin ! »
N’est-il pas vrai que lors d’une visite que lui rend André Malraux en 1969, alors qu’il rédige son dernier ouvrage « les Chênes qu’on abat… » le Général De Gaulle qui de son côté rédige le troisième volume de ses Mémoires d’Espoir, lui confie sous forme de boutade : « Au fond vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin !»
Ce troisième volume, comme « Tintin et l’Alph-Art », restera inachevé.
275 millions d’exemplaires ont été vendus, en 150 langues ou dialectes locaux ou régionaux, un record pour une bande dessinée, sans compter les nombreuses éditions pirates qui ont vu le jour au Moyen-Orient ou en Asie.
[Illustration pour la sortie en septembre 1930 du premier album avec Germaine, Georges Remi et l’abbé Wallez]
Tintin a marqué, incontestablement, un tournant dans l’histoire de la bande dessinée. Hergé a introduit de nouvelles techniques narratives, telles que les cases sans texte, les dialogues en bulles et les illustrations détaillées. Son style d’art clair et précis, la ligne claire, a également ouvert la voie à de nombreux artistes qui ont été inspirés par son travail.
Les premières vignettes de Tintin vues par Philippe Goddin, le président des Amis de Hergé.
Philippe Goddin, dans ses ouvrages, aborde les premières vignettes de Tintin en mettant en lumière l’évolution du personnage et de son créateur, Hergé. Dans sa monographie « Hergé, Tintin et les Américains », il souligne plusieurs aspects importants :
Origine du personnage : Tintin apparaît pour la première fois dans le supplément du journal « Le Petit Vingtième » en 1929. Les premières vignettes montrent un Tintin encore assez pataud, rempli de préjugés de son époque.
Évolution graphique : Philippe Goddin note que les dessins de Tintin s’affinent au fil des aventures, illustrant la maîtrise croissante d’Hergé dans l’art de la bande dessinée.
Contexte historique : Les premières histoires de Tintin, y compris « Tintin au pays des Soviets » et « Tintin au Congo », sont ancrées dans leur temps, reflétant les clichés et les perceptions de la société de l’époque.
Réception et impact : Philippe Goddin évoque comment ces premières vignettes ont été perçues par le public et comment elles ont contribué à établir Tintin comme un personnage emblématique de la bande dessinée.
2029 – L’année des tintinophiles.
En 2029 des événements spéciaux, des expositions ou des publications seront organisés pour célébrer cet anniversaire marquant. Il est évident que les Pélicans Noirs vont célébrer avec honneur et fierté cet anniversaire. Ils y travaillent déjà.
JCS (mai 2025)



